Des enfants nomades

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Les connaissances des peuples nomades se transmettent à travers les générations par le “Tseej erdem”, que je pourrais traduire par “Intelligence et savoirs”. Pour les occidentaux, ces mots ont une connotation “mentale”, alors que pour les Mongoles, ces mots ont une dimension intuitive. Les nomades éduquent les enfants avec des activités quotidiennes très pratiques en vue de leur permettre d’acquérir des savoirs (“Erdem”) dans tous les domaines de la vie. La capitalisation de ces savoirs consolidera leur “Tseej” (Intelligence).

La spécificité du Tseej Erdem est liée à leur style de vie : ils sont en déplacement 2 à 4 fois par an et gardent un lien intime avec les éléments de leur environnement. Ils savent préserver les ressources des lieux qu’ils occupent et leur déplacement constant évite la surexploitation des biens offerts par la nature. Leurs bêtes peuvent toujours bénéficier d’herbes fraiches et ils ne consomment que ce dont ils ont besoin.. Ainsi, la nature reste sauvage après leur passage, et elle est préservée à long terme. Pour les nomades, la Nature est ce qu’il y a de plus précieux. Tout leur savoir découle d’une compréhension profonde des phénomènes de la Nature.

C’est par le ciel que les Mongoles se relient à leur Dieu. Pour eux, les couleurs du Ciel sont le reflet de notre beauté intérieure. Tout au long de leur histoire, leurs prières, leurs chants, leurs poèmes, leurs légendes et leur art ont toujours célébré le ciel.

A travers des chants, des poèmes, des contes et des jeux, les parents transmettent à leurs enfants cette art de vivre où le ciel et la nature occupent une position centrale.  Les petits nourrissent une relation très forte avec leurs animaux domestiques, ils apprivoisent les liens qui existent entre les êtres vivants au sein de la nature et deviennent partie prenante de ces connexions.

Leur vie, plus rude que celle des citadins, font d’eux des individus robustes, intuitifs, ouverts d’esprit. Ils sont parfois qualifiés de “sauvages”. Pour moi, le mot “libre” serait plus juste, car leurs actes vis-à-vis de la nature sont pleins de délicatesse. J’observe qu’ils sont plus respectueux de “l’humain” en général, plus ancrés, plus centrés sur la philosophie du peuple nomade, plus tournés vers les plaisirs simples de la vie que vers les activités qui nourrissent le mental.

Aujourd’hui, les nomades n’échappent pas à l’attrait de la ville.  Nombreux sont les enfants d’origine nomades qui grandissent dans un environnement qui va à l’encontre de ce qui faisait sens pour leurs grands-parents. Ils vivent un vide que la surconsommation et les valeurs capitalistes ne peuvent combler. Ils grandissent dans un contexte de réchauffement climatique, de pollution, de désertification des steppes. Sont chanceux ceux qui ont gardé en conscience la philosophie transmise par leurs ancêtres, qui ont gardé un lien avec leurs racines. Mais ceux qui n’ont pas su composer avec la vie moderne ont perdu pied : ils sont perdus, paresseux, sans repères dans de nombreux domaines de leur vie.

 

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Notre Histoire

 

La Terre-Mère est si délicate.. Il est temps pour nous d’être attentifs à ce que nous lui faisons et de prendre soin d’elle. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a estimé qu’en 2016, 39% des adultes âgés de 18 ans et plus étaient en situation de surpoids. Ce haut pourcentage est surprenant. Cette situation est fortement corrélée à leur régime alimentaire. Les sucres raffinés, l’alcool, les drogues ont des effets néfastes reconnus sur notre santé. Nous sommes nombreux à prendre conscience de cela et à changer nos habitudes alimentaires. Mais qu’en est-il de notre conscience de la santé de notre planète, de la Terre-Mère ?

Voyez la Terre-Mère comme une personne. Voyez nos industries s’implanter dans son ventre, nos déchets en plastique s’accumuler dans ses océans. Regardez la pollution que nous lui injectons dans les veines !

D’une certaine manière, le mal est déjà fait et il est désormais difficile de faire marche-arrière. Nous ne pouvons plus échapper aux conséquences de l’utilisation massive du pétrole de ces dernières décennies. Néanmoins, de nouvelles découvertes destinées à soigner l’environnement ont émergé. Pourtant d’autres matières naturelles ont toujours été à notre disposition, comme la laine naturelle.

Des scènes très intenses de mon enfance passée auprès de mes grand-parents en pleine nature me reviennent.  Saluer avec gratitude la voie lactée et les montagnes enneigées, respirer l’air frais de bon matin au milieu des esprits de la nature, sentir le grand silence qui accompagne les nuits d’hiver, braver le vent sur le dos d’un cheval.. Ces valeurs me rappellent à elles, je suis transportée vers ma douce enfance passée au cœur de l’Altaï.

Tout ce qui existe est lié à la Terre-Mère. Avec le temps, le monde a évolué. Nous avons suivi ses transformations. Rien de mal à cela, mais nous ne devons pas oublier notre source. Je n’oublie pas les valeurs que m’ont transmis mes grand-parents nomades. Je sais que c’est aussi ce que la Terre-Mère me souhaite de meilleur. C’est ce qui m’a poussé à créer Mongolian Handicrafts.

En conscience que je me suis tournée vers les matières naturelles, vers une nourriture plus saine, vers un mode de vie plus respectueux de la nature, etc.. Parallèlement à cela, j’ai proscrit tous les produits issus du pétrole.

Il n’y a rien de “vivant” dans la laine synthétique. Elle est le résultat de la production de masse qui tue l’artisanat local. Les créateurs de mode devraient être attentifs à ce point lorsqu’ils choisissent de leurs tissus. C’est à nous de réaliser la portée de nos actes, et de comprendre que tous ce que nous consommons à un impact sur l’environnement. Ce n’est pas anodin.

La laine naturelle est durable, recyclable et vivante. Il existe une grande variété de laine selon de quel animal elle est issue (yaks, chameaux, moutons, chèvres, autres.. ). Certaines sont rêches, d’autres souples et douces comme de la soie (cachemire, duvet de yak). Les laines s’assouplissent avec le temps. Elles s’adaptent au corps et restent en harmonie avec la Terre-Mère.

J’observe que la plupart de la laine vendue sur le marché est mélangée à du nylon, à du coton ou à d’autres fibres synthétiques. Si le mélange laine/coton reste acceptable, je trouve regrettable de mélanger des fibres naturelles avec des fibres synthétiques.

Je vous suggère de re-découvrir ce qu’est l’univers authentique de la laine et de l’utiliser avec le plus grand des respects.